E-réputation: tout ce que vous écrivez pourrait être retenu contre vous!
Publié le 22 janvier 2015Dans un monde de plus en plus connecté, il devient impératif de gérer notre réputation digitale couramment appelée l’e-réputation. Nous laissons quotidiennement des traces de notre passage sur le Web de manière volontaire ou involontaire et nos interlocuteurs potentiels utilisent ces éléments pour tenter de cerner le professionnel que l’on est.
Qu’est-ce que l’e-réputation?
Notre réputation digitale est constituée de l’ensemble des données qui circulent à notre sujet sur le Web. L’e-réputation est donc basée sur la perception que nos interlocuteurs ont lorsqu’ils accèdent et prennent connaissance de ces données à notre égard.
En théorie, nous contrôlons une partie des données qui sont accessibles. Il s’agit de toutes les données que l’on rend publiques sur les différentes plateformes Web telles que les réseaux sociaux. Nous disons « en théorie », parce que dans les faits, un grand nombre de personnes ne savent pas paramétrer leurs différents profils, comme les profils Facebook, à titre d’exemple, et donnent ainsi accès à des données les concernant, et ce, sans en être conscientes.
On retrouve également des données nous concernant et sur lesquelles nous n’avons aucun contrôle. Il s’agit des informations enregistrées à notre insu ainsi que des données qui ont été partagées par des tiers («amis» », collègues, etc.) sans que nous soyons au courant. Parmi les informations enregistrées à notre insu, sachez que lorsque vous avez fini d’utiliser Facebook, par exemple, si vous fermez la fenêtre sans prendre le temps de vous déconnecter de votre compte, votre passage sur les sites partenaires de Facebook (ils sont très nombreux) est enregistré et communiqué à Facebook directement.
Les composantes de votre e-réputation
Bien entendu, votre réputation digitale est d’abord et avant tout composée des éléments que vous décidez volontairement de partager. Vos études, votre parcours professionnel, votre photo, vos opinions, vos intérêts, etc. sont des éléments faciles à trouver sur des sites de réseautage tels que Linkedin, Facebook, Twitter ou encore Google+. N’oubliez pas cependant que votre e-réputation est également composée des autres types de contenu que vous partagez. Les vidéos que vous placez dans les favoris de votre compte YouTube, les photos que vous partagez sur Instagram, les albums photo que vous fabriquez sur Pinterest et les endroits où vous vous enregistrez avec FourSquare sont quelques exemples des contenus qui peuvent également influencer la perception que les autres ont de vous. Si vous accédez à vos différents comptes sociaux avec la même adresse courriel, il est très facile de retracer votre présence sur ces plateformes.
Bien entendu, vos opinions passent par le type d’article que vous partagez. Soyez très prudent avec les contenus à caractère sensible (ex. : politique, religion, etc.) que vous partagez, car ils pourraient être mal interprétés par vos lecteurs. Votre opinion s’exprime également par le type d’article que vous «aimez». Le simple fait d’utiliser le « like » pour apprécier un article vous associe aux idées exprimées par l’article, comme si c’est vous qui étiez à son origine. À l’inverse, on peut utiliser positivement cette réputation par association. Par exemple, si vous souhaitez être reconnu comme professionnel dans un domaine de pointe, partagez de nombreux articles sur ce domaine et les gens finiront par vous associer à cette expertise.
Le Big Data: un peu plus près de Big Brother
Avec l’émergence du Big Data, un grand nombre de données sont collectées afin de mieux vous connaître. De plus en plus de plateformes, proposent de dresser des profils détaillés des individus sur la base des informations recueillies sur le Web. C’est le cas de la plateforme Gild aux États-Unis qui scanne près de 80 réseaux sociaux ou sites Web pour ensuite rebâtir le curriculum vitae détaillé des individus. À ce jour, cette plateforme a accumulé des données permettant de reconstituer le profil professionnel de près de 18 millions d’experts dans le secteur des technologies de l’information. Ces derniers ne le savent peut-être même pas.
Ce que l’on partage sur le Web… reste indéfiniment
La particularité des données partagées sur le Web est qu’elles y demeurent pour toujours. En effet, malgré les efforts des gouvernements pour faire plier les sites tels que Facebook ou Google, il n’existe pas encore de réel «droit à l’oublie». Lorsque vous partagez du contenu sur Facebook, par exemple, même si vous l’effacez, il demeurera sur les serveurs de Facebook et à plus forte raison, si vos amis ont eu la bonne idée de le repartager. On qualifie donc aujourd’hui le Web de «plus grande archive de données depuis le début de l’histoire de l’humanité.»
En conclusion…
Que vous soyez recruteur ou candidat, n’oubliez jamais que la personne qui est assise en face de vous a probablement déjà jeté un coup d’œil sur le Web afin de mieux vous connaître avant la rencontre. Si vous n’êtes pas certain de ce qu’elle peut y avoir trouvé, il est peut-être temps pour vous de faire une vérification de vos différents comptes et de vous demander comment pourrait être interprétée l’information qu’on y trouve.
Par Didier Dubois et Émilie Pelletier