Flexibilité avec un grand F : les attentes des employés

La flexibilité au travail : un caprice ou une nouvelle norme? C’est la question que tout le monde se pose, et n’ose pas dire à voix haute. Pourtant, cette question vaut la peine qu’on s’y attarde un peu. Après tout, sans employés heureux, il n’existe pas d’entreprise prospère.
Redéfinition de la flexibilité
Nous vivons à une époque où le « 9 à 5 » a pris un sérieux coup de vieux. Autant du côté employeur qu’employés, il est clair que la flexibilité est un aspect positif. En effet, une entreprise doit diversifier sa clientèle, et cela signifie parfois devoir offrir un soutien de 10 h à 18 h aux clients de l’Ouest canadien. Côté employés, tous ont des rendez-vous personnels et des imprévus familiaux et, contrairement aux générations précédentes, on en reconnaît maintenant l’importance.
Aujourd’hui, la flexibilité n’est donc plus un privilège réservé à l’élite de la haute direction qui peut se permettre d’arriver tard et de partir tôt pour le golf. C’est une attente claire et assumée de la part des employé(e)s, peu importe leur rôle.
Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement?
Les employés veulent une flexibilité à plusieurs niveaux. C’est ce que j’appelle la flexibilité avec un grand « F », parce que ce mot mérite une majuscule tellement il est important aux yeux de l’ensemble des salarié(e)s.
Horaire rigide
Un horaire fixe pour tout le monde, c’est dépassé. Bien sûr, les usines, les restaurants ou encore les boutiques doivent respecter des heures d’ouverture fixes, et stables. Mais un horaire flexible peut cependant être offert. Certaines chaînes de restauration ont offert un échange de quart entre collègues d’un restaurant à l’autre. Certaines entreprises ont créé des équipes volantes et de nombreuses usines utilisent la formule 3-2-2-31 afin d’éviter les jours et horaires fixes. C’est assurément une source de flexibilité appréciée des travailleurs qui peuvent alors faire l’épicerie un autre jour que le samedi!
Les employé(e)s cherchent des modèles adaptés à leur réalité, que ce soit des journées condensées, une semaine de quatre jours ou encore des plages horaires variables. Avec raison, il vaut mieux pouvoir travailler quand nous sommes le plus productifs, et non juste parce que l’horloge l’impose. Certain(e)s gestionnaires ou employé(e)s voudront alors finir plus la semaine, quitte à travailler quelques heures le samedi matin, de la maison.
Choix du lieu de travail
Le télétravail a prouvé qu’il était possible d’accomplir autant, sinon plus, depuis son domicile. D’ailleurs, plusieurs personnes avouent être ergonomiquement mieux installées à la maison qu’au travail!
Malgré la tentation de vouloir ramener les équipes en présentiel pour préserver la synergie d’équipe, il est important de comprendre que ce ne sont pas toujours les meilleures conditions pour travailler. Par exemple, une aire ouverte où la majorité des collègues sont au téléphone ou en réunion virtuelle causera plus de distractions (et de maux de tête) à une personne dont le travail requiert de la minutie. C’est le cas des équipes de rédaction, des finances et j’en passe.
La solution idéale? Un modèle hybride qui laisse le choix. Pouvoir décider de l’endroit idéal pour travailler de façon optimale.
Gestion classique
La flexibilité passe aussi par une gestion des tâches différente. Avez-vous déjà pensé miser sur l’atteinte des objectifs plutôt que les actes de présence?
Le modèle « travailler X heures = productivité » est complètement faux. Aujourd’hui, ce qui devrait réellement compter, c’est le résultat obtenu. Pour y arriver, il faut faire place à la gestion responsable des équipes. Savoir garder l’équilibre parfait entre autonomie et responsabilisation. Le télétravail n’est pas un droit, mais un avantage. Pour ne pas le perdre, il faut que les employés rendent compte de leur travail en atteignant les objectifs hebdomadaires. Cela nécessite une adaptation des gestionnaires, mais les efforts en valent assurément la chandelle!
En effet, les employeurs qui adoptent une gestion par objectifs plutôt que par surveillance augmentent l’engagement de leurs équipes de travail, autant que leur efficacité!
Offrir de la flexibilité sans perdre le contrôle
C’est officiel, les avantages pour les employeurs sont nombreux! Avant tout, la flexibilité représente un élément attractif de votre proposition de valeur employeur (PVE). De plus, une étude de Gallup (2024) mentionne l’impact d’avoir des équipes engagées et mobilisées, notamment :
- Meilleure attraction et mobilisation des talents : Un employeur flexible attire plus de candidatures et assure l’engagement des employés qui restent alors en poste plus longtemps.
- Augmentation de la performance : Moins de stress lié aux contraintes horaires a un impact direct sur l’efficacité, la productivité et la performance globale des équipes. De plus, l’engagement réduit le risque d’erreurs et d’accidents au travail !
- Synergie d’équipe : Des équipes qui se sentent comprises et prises en considération sont plus investies, engagées et reconnaissantes. Le climat de travail, la satisfaction et la cohésion d’équipe en sont positivement améliorés.
Mais la question demeure : Comment intégrer la flexibilité sans perdre le contrôle? Avant tout, il faut se rappeler que la flexibilité ne signifie pas l’anarchie où chacun fera tout ce qu’il veut sans répercussion.
Pour bien clarifier les attentes de part et d’autre (employés et employeurs), voici quelques bonnes pratiques faciles à intégrer dans votre entreprise :
- Définir des balises claires : Flexibilité ne veut pas dire absence de structure. Fixez des règles adaptées à votre réalité d’affaires, et pour chaque équipe. Surtout, officialisez ces règles par une politique générale, puis des procédures adaptées à chaque équipe.
- Utiliser les bons outils : Le meilleur système de gestion de proximité est entièrement gratuit : il suffit d’organiser de courtes rencontres régulières pour assurer un suivi de dossiers et répondre aux questions de l’équipe. Ces rencontres devraient être en début de semaine pour un tour de table de l’équipe, puis une rencontre individuelle avec chaque personne au courant de la semaine, pour répondre à ses questions ou préoccupations individuelles.
- Favoriser la communication et la confiance : Un employé autonome et responsabilisé est un employé plus performant. Assurez-vous que les politiques et procédures soient connues de tous, ou du moins facilement accessibles. Formez des binômes, afin de pallier l’absence subite d’une personne sans pour autant que tout le travail ne stagne. Et surtout, abordez vos préoccupations dès que possible, de façon transparente.
Ces quelques petits gestes feront toute une différence dans votre équipe!
Une évolution inévitable
La flexibilité est plus qu’un simple avantage concurrentiel : c’est une transformation du monde du travail qui est déjà bien amorcée. Si vous ne l’adoptez pas, vos employés iront voir ailleurs. Alors, qu’attendez-vous pour offrir de la flexibilité avec un grand « F »?
