Hyperconnection au travail : un nouveau fléau à gérer
Publié le 20 juillet 2021Le numérique, les réseaux sociaux, le télétravail, la télévision, le cellulaire et d’autres habitudes nous rendent souvent dépendants aux écrans, donc en hyperconnection.
Nous le voyons tous les jours, dans les files d’attente, dans les transports en commun ou même dans la rue, quasiment tout le monde a les yeux rivés sur un écran. Ce qui s’y passe est devenu l’extension de nos yeux et de nos mains.
Fait nouveau : cette mauvaise habitude s’étend aussi au travail. Ce phénomène, possiblement aggravé par le télétravail, ne cesse de prendre de l’ampleur et crée souvent un épuisement professionnel et un véritable besoin de déconnexion.
Dans cet article, nous verrons comment combattre cette hyperconnectivité et comment obtenir le droit à une déconnexion nécessaire, surtout après le travail.
L’hyperconnection ou hyperconnectivité, c’est quoi?
L’hyperconnectivité est un terme né ici au Canada. Inventé par deux chercheurs : Anabel Quan-Haase et Barry Wellman.
Ce terme désigne l’utilisation de nombreux moyens de communication comme le courriel, la messagerie instantanée, le téléphone cellulaire ainsi que les autres outils collaboratifs, les applications et les réseaux sociaux. Tous ces outils impliquent un temps de connexion de plus en plus important.
Le contexte actuel de pandémie a aggravé cette situation d’hyperconnection, les nombreux confinements vécus par la population ont alimenté ce besoin d’être en face d’un écran, que ce soit pour le travail, pour les études ou pour les loisirs, l’exposition aux écrans a explosé.
Cette exposition n’est pas sans conséquence : elle engendre souvent des désagréments et des effets néfastes sur la santé physique et mentale. Épuisement professionnel, douleurs oculaires, troubles de la concentration, irritabilité…
Quand devient-on hyperconnectés?
L’hyperconnection n’est pas une maladie, mais plutôt une série de conséquences liées à une surexposition aux écrans.
Nous devenons hyperconnectés quand nous regardons les écrans sans faire attention, sans regarder le temps passer.
On peut aussi dire que nous sommes hyperconnectés si nous avons cette tendance à regarder et à lire nos courriels en dehors de nos heures de travail. Certains vont même jusqu’à se connecter et prendre des nouvelles du travail pendant leurs vacances! Plus d’un tiers selon une étude.
Nous sommes hyperconnectés quand les écrans rendent nos cerveaux léthargiques, incapables de produire des idées et d’être productifs. Un cerveau saturé provoque souvent des dépressions et une sensation d’épuisement personnel et professionnel. Il faut savoir repérer les signaux de cet épuisement afin d’y remédier rapidement.
Le télétravail : facteur aggravant de l’hyperconnection?
Parmi les inconvénients qui reviennent souvent concernant le télétravail : l’isolement. Nous avons moins de contacts et moins de moments de partage avec nos collègues depuis le début de la pandémie. C’est certainement le point de conflit entre les pour et les contre.
Que l’on soit partisan ou non du travail à la maison, ce qui est sûr c’est que le télétravail augmente notre temps de connexion aux différents logiciels et messageries numériques. De ce fait, il devient un facteur aggravant de notre hyperconnection.
Astuces pour éviter l’hyperconnection au travail
En tant qu’employeur, vous devez poser des gestes significatifs pour protéger vos employés de l’hyperconnection. Certaines entreprises ont mis en place des mesures qui peuvent donner des idées :
- Une entreprise dont le patron a décidé ses collègues à ne pas ouvrir leurs courriels le temps d’une matinée. Il les invite à parler davantage en face à face, surtout pour les sujets secondaires.
- Un constructeur automobile allemand qui rend le serveur de son entreprise inaccessible de 18h15 à 7h le lendemain pour que les employés ne repartent pas avec du travail à la maison.
- Des entreprises qui instaurent le “quiet time” ou temps silencieux pour permettre aux employés de se déconnecter et de se connecter sur les tâches commencées.
Si vous êtes employés, certaines actions et astuces peuvent être utiles afin d’éviter la saturation. En voici quelques-unes :
Partagez votre agenda avec vos collègues
Les différents services de messagerie et outils de travail collaboratif permettent de partager un agenda avec l’ensemble des employés. Faites-le afin de ne pas être dérangé pendant des réunions ou des sessions de travail.
Faites le tri dans vos notifications ou alertes sur votre cellulaire
Avez-vous compté le nombre de fois où votre téléphone vibre pour une raison quelconque? Certainement trop de fois.
Afin d’éviter cela, vous pouvez configurer votre téléphone et faire en sorte qu’il ne vibre ou sonne que pour les applications et les événements que vous jugez nécessaires.
Mode avion, ne pas déranger et autres solutions
Le mode avion pour votre cellulaire peut vous aider à décrocher et à avoir une “pause numérique”. Faites de même avec les logiciels de messagerie et optez pour le mode “ne pas déranger”.
Vous avez le droit de vous déconnecter
Dans un précédent article sur le droit à la déconnexion, nous avions relevé l’absence de cadre juridique régissant la déconnexion du travail au Canada.
Pourtant, des études ont montré que 73% des télétravailleurs au Canada ont eu des symptômes d’épuisement professionnel. Ce qui montre la gravité du phénomène sur la santé mentale.
Actuellement, le droit à la déconnexion est assuré par le bon vouloir et le maintien d’une saine culture d’entreprise par les employeurs.
Tout comme le repos est nécessaire, celui de se déconnecter en dehors des heures de travail le sera sans condition. Ce qui est certain, c’est que le télétravail forcé de millions d’employés a ouvert la discussion sur ce besoin de digital detox.