Job : Reine du Carnaval
Publié le 7 février 2018Nous nous sommes donc entretenus avec Claudine Julien, Reine de l’édition 2017, et duchesse de Charlesbourg, pour tout savoir sur la job de Reine du Carnaval!
Jobillico : Pourquoi as-tu posé ta candidature pour être duchesse du Carnaval?
Claudine : Traductrice de formation, je voulais acquérir des compétences dans le domaine des communications et des relations publiques. Je savais que cette expérience allait me sortir de ma zone de confort et c’est ce que je voulais. J’avais également le goût de faire une différence dans la communauté en appuyant une cause qui me tenait à cœur!
J : Les duchesses du Carnaval doivent choisir une cause et amasser des fonds pour cette dernière grâce à la vente de la Bougie. Quelle cause avais-tu choisie et quelles étaient tes stratégies de vente?
C : J’ai choisi de soutenir la Fondation du Centre Psycho-Pédagogique de Québec, car elle vient en aide à des élèves en difficulté d’adaptation sur le plan personnel, scolaire et social. Comme je suis maman de trois enfants, cette cause me tenait à cœur. J’ai amassé des fonds pour cette cause par la vente de la Bougie du Carnaval. Pendant deux mois et demi, j’ai fait du porte-à-porte et passé dans les restaurants tous les soirs après mes journées de travail. Parfois, j’y allais seule, d’autres fois, mes enfants et mes parents m’accompagnaient. Quand j’ai été élue Reine, les Jeunes philanthropes de Québec ont organisé une soirée-bénéfice au profit de ma fondation. Au total, j’ai remis 8 000 $ à ma cause.
J: À quoi ressemblait une journée type de duchesse/reine? Quelles étaient tes tâches?
C : Les journées ne se ressemblaient pas. Pendant mon expérience, j’ai continué de travailler à temps plein. À travers mon rôle d’employée et de maman, j’élaborais des stratégies de relations publiques, je fixais des rencontres avec les députés de mon territoire, je rencontrais des dirigeants d’entreprise pour étudier la possibilité d’un partenariat pour la vente de mes Bougies, j’accordais des entrevues à la télé et la radio, j’ai préparé une mission commerciale aux États-Unis, j’ai rédigé un rapport de campagne, j’ai visité plusieurs régions du Québec afin de promouvoir le Carnaval et j’en passe.
J : Comment est Bonhomme en tant que collègue?
C : Bonhomme est réellement le roi de la fête! Il est dynamique, volubile, taquin et festif. Je me suis rapidement liée d’amitié avec lui. Il est un motivateur hors pair et un fin orateur. On a beaucoup à apprendre de Bonhomme.
J : Être duchesse au Carnaval n’est pas une activité rémunérée. Est-ce qu’il y avait tout de même certains avantages? Si oui, lesquels?
C : En effet, sauf que nous avons eu des commanditaires extraordinaires; je pense à Laurier Québec et aux boutiques qui nous ont habillées, dont Vero Moda, Le Château, Reitmans, La Baie, Aldo et Le Chapelier. De plus, Bilodeau Canada nous a vêtues de la tête aux pieds dans de magnifiques habits de neige et bottes chaudes. Nous avons reçu un manteau rouge de Manteaux Desloups. Nous avons été coiffées par le salon de coiffure Colorsha. Nous avons logé à l’hôtel Le Concorde lors des trois fins de semaine du Carnaval. Nous avons été reçues dans plusieurs restaurants de Québec. Nous avons voyagé à New York, Boston et Portland grâce à Groupe Voyage Québec. Bref, nous avons toujours été accueillies comme des reines partout où nous allions.
J : Quels sont les plus grands défis auxquels tu as fait face pendant ton expérience et comment les as-tu relevés?
C : J’ai dû composer avec mon pire ennemi; le stress. J’ai vite appris à le maîtriser, car ça ne me servait à rien d’anticiper tous les défis auxquels j’allais faire face. J’ai divisé mes tâches en ordre de priorité et à partir de là, tout a bien été. J’ai aussi demandé de l’aide auprès de mes proches, chose que je ne fais pas facilement, mais j’ai compris que c’était correct de s’appuyer sur d’autres. J’ai également appris à parler en public et dans les médias; pour une traductrice, c’était tout un défi. Finalement, j’ai beaucoup appris sur moi-même en côtoyant six jeunes femmes incroyables; elles m’ont fait grandir.
J : Avec le recul, est-ce qu’il y a des choses que tu referais autrement? Si oui, quoi et comment?
C : Évidemment, mais la vie est ainsi faite. On crée nos expériences avec de l’inconnu et c’est ce qui est formidable, car c’est de cette façon qu’on apprend. Honnêtement, je ne ferais rien autrement parce que je suis heureuse d’où ça m’a menée. Je reconnais que j’aurais peut-être pu mieux gérer telle ou telle situation, mais la vie se forge à coups d’essais et d’erreurs.
J : Comment as-tu concilié ton travail et ton aventure de duchesse/reine?
C : À la base, je suis une fille hyper organisée. Mes journées étaient décortiquées d’heure en heure, mais c’est comme ça que j’y suis arrivée. On accomplit souvent de grandes choses dans des situations contraignantes.
J : Quelle était la vision de ton employeur par rapport à ton implication?
C : J’ai eu l’appui de mon employeur dès le départ. Il reconnaissait les bienfaits que cette expérience allait apporter à son employée et à son entreprise. J’ai eu la chance d’avoir un employeur avec une très belle ouverture d’esprit et qui reconnaissait la valeur du Carnaval de Québec sur l’économie de la ville.
J : Quels ont été les impacts de cette expérience unique sur ta vie professionnelle?
C : Quelques mois après le Carnaval, il y a eu une restructuration au sein de l’entreprise, ce qui m’a poussée à réorienter ma carrière vers mes nouvelles passions : la communication, les relations publiques et le développement des affaires. Je suis très heureuse du dénouement de la situation. Rien n’arrive pour rien dans la vie!
J : De quelle façon intègres-tu cette expérience dans ton CV et quelle est la réaction des recruteurs?
C : Je suis très fière d’intégrer mon passage au Carnaval de Québec dans mon curriculum vitae. Les recruteurs sont souvent intrigués et fascinés par tout ce que j’ai accompli en peu de temps. Cette expérience a l’effet d’une bombe au niveau professionnel; une expérience terrain comme celle-là, intensifiée à un court délai, n’a rien à voir avec de la théorie.
J : Quels sont tes conseils pour les jeunes professionnels qui souhaitent développer leurs compétences pour le marché du travail?
C : Je leur conseillerais de ne pas avoir peur d’essayer quelque chose qui leur semble complètement farfelu et qu’ils n’auraient jamais pensé faire. Je leur dirais également de s’impliquer socialement, de se trouver une cause qui leur tient à cœur, car il n’y a rien de plus enrichissant que de côtoyer des bénévoles et des gens dans le besoin. La philanthropie occupe de plus en plus une grande place au sein des entreprises. Cela permet de développer des compétences qui ne s’apprennent pas sur les bancs d’école.