La grande démission : c’est quoi et pourquoi tout le monde en parle?
Publié le 9 février 2022Vous avez peut-être vu ces vidéos de jeunes se filmant en train de démissionner aux États-Unis. Ils ont été des millions à le faire depuis l’été dernier. Ce phénomène qu’on appelle la grande démission a suscité beaucoup de réactions et de remises en question dans le monde des RH. Rien qu’aux États-Unis, plus de 24 millions de travailleurs ont quitté leurs emplois entre avril et septembre 2021.
Durant cette pandémie, nous avons tous entendu parler de quelqu’un qui a décidé de changer de vie. Des reconversions professionnelles, de nouveaux départs et autres décisions de vie viennent alimenter les médias souvent friands de ce genre d’histoires qui nous font rêver et qui nous poussent à sauter le pas du changement de cap.
Dans cet article, nous tenterons de savoir pourquoi autant de travailleurs décident de démissionner dans une période aussi instable et comment les employeurs pourraient freiner cette “hémorragie” en rétention de talents.
Pourquoi cette grande démission?
C’est une tendance mondiale. Nous ne sommes plus capables de supporter certaines insatisfactions liées au travail. La pandémie nous a ouvert les yeux sur l’essentiel à savoir notre santé physique et mentale, mais aussi notre sécurité et l’importance de revoir son sens des priorités.
Une enquête menée auprès de 4200 salariés Canadiens par Hays Canada révèle que 65% des sondés envisagent sérieusement de quitter leur poste. C’est une hausse de 16 points en une année. Ce qui motive les employés à quitter leur emploi, c’est plusieurs raisons liées aux salaires, le bien-être des employés et le manque d’évolution de carrière.
Il faut dire que ce mouvement est un véritable casse-tête pour les employeurs qui doivent déjà composer avec une pénurie de talents. Les prochains mois et les mesures d’assouplissement des mesures sanitaires qui suivront ne feront que compliquer les choses.
Face à une inflation en hausse et une stagnation des salaires, beaucoup de travailleurs décident de sauter le pas et d’aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs. D’ailleurs, nous avions pris la chose avec humour en proposant un guide aux employeurs qui veulent perdre leurs employés.
Envie de changer d’emploi et de trouver l’emploi qui vous ressemble? Tentez votre chance sur Jobillico. Nous pouvons aussi vous aider à mieux préparer votre nouvelle carrière à travers des conseils pour vos entrevues, des exemples de CV, lettres de présentation et lettres de démission.
Comment retenir ses employés face à la grande démission?
Une bonne partie des réponses se trouve dans les raisons qui poussent les employés à partir. En effet, on prévoit que le quart des employeurs augmentent leurs salaires.
Selon l’enquête citée plus haut, près de 40% des employeurs se disent prêts à changer leur culture d’entreprise et à l’améliorer. Cela passe par une meilleure communication, soutenir les effectifs, encourager la déconnexion numérique et inciter les employés à prendre plus de vacances.
Parmi les demandes des employés, celle d’avoir un meilleur équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle et aussi que l’employeur soit à l’écoute des problèmes liés à la santé mentale.
La fin de la pandémie pour sauver la grande démission
On en a souvent parlé, la flexibilité est de plus en plus demandée dans le monde du travail à l’heure de la pandémie.
Nous venons d’apprendre la levée prochaine de certaines mesures sanitaires au Québec. Les chiffres liés au chômage et à la reprise économique confirmeront la tendance de la relance économique.
Il faut savoir que le télétravail ne sera plus obligatoire à partir du 28 février prochain. Le retour au bureau sera un enjeu de rétention de talents et il faudra que les employeurs puissent trouver le bon équilibre entre le télétravail et le mode de travail hybride.
C’est donc une opportunité pour les entreprises de revoir leurs processus d’intégration d’employés et leurs politiques de rétention des talents.
Le temps nous dira si la fin du télétravail obligatoire marquera les retrouvailles avec le sens du travail et avec la culture de l’entreprise. On estime à 60% le pourcentage d’entreprises qui seraient prêtes à continuer avec le mode de travail hybride.
Pour finir…
Simple phénomène conjoncturel ou véritable tendance du marché du travail, ce qui est certain, c’est qu’il y a un vrai malaise ressenti par la plupart des travailleurs en 2022. Les employeurs, souvent en position de faiblesse, sont appelés à être plus à l’écoute et à répondre aux revendications des travailleurs.