Le petit monde caché des PME : Comment y décrocher un emploi
Publié le 29 avril 2013Si la concurrence et les procédures longues et fastidieuses de demandes d’emploi dans de grosses compagnies vous fatiguent, pourquoi ne pas vous brancher sur le petit monde caché des PME? Les offres d’emploi n’apparaissent pas toujours sur le radar, mais de grandes récompenses vous attendent.
Beaucoup d’étudiants ne savent pas combien de PME les attendent – et réciproquement, les PME ont de la difficulté à se faire connaître auprès des étudiants qu’elles désirent recruter. Leur identité commerciale est moins connue, et elles ont moins de ressources pour l’embauche, les PME tentent donc de joindre les étudiants par des moyens autres que ceux employés par les grandes organisations.
La plupart des PME recrutent des étudiants sur les campus, par l’entremise de babillards, explique Karen Fast, gestionnaire au centre de carrière du Collège Humber.
Lors des activités de recrutement organisées sur les campus, les petites compagnies ont plus de mal à attirer du monde que les grandes entreprises. « Il leur est parfois difficile d’attirer des participants à une seule séance d’information. Les étudiants ne savent tout simplement pas qu’elles ont beaucoup à offrir, et le marché de l’emploi est concurrentiel pour les employeurs », précise Ian Ingles, gestionnaire, services aux employeurs du centre de développement de carrière et d’emploi de l’Université Ryerson. Par conséquent, il est plus simple et plus rentable pour les PME d’afficher leurs offres d’emploi sur des babillards que de se déplacer.
Les étudiants auraient donc tout intérêt à communiquer directement avec les PME pour savoir si elles recrutent – car parfois les postes ne sont tout simplement pas annoncés. « Vous devrez peut-être faire une recherche un peu plus approfondie pour trouver une PME », ajoute M. Ingles. Il suffit pour cela de consulter l’annuaire des entreprises, disponible dans les centres de carrière des différents campus. « Vous pouvez obtenir une liste des organisations à partir des codes de l’industrie, mais vous pouvez aussi faire une recherche par lieu géographique, ajoute-t-il. C’est une bonne façon de découvrir plusieurs petites et moyennes organisations dont la marque de commerce n’est pas très connue. »
Des procédures à échelle humaine
Quand vous aurez trouvé l’entreprise qui vous intéresse, déposez votre candidature. Vous allez vous rendre compte que les procédures de demande d’emploi sont plus humaines que dans les grandes compagnies. Vous n’aurez pas à remplir un long questionnaire en ligne ni à vous rendre à plusieurs entrevues avec les différents gestionnaires de la compagnie, le processus est plus court et plus direct.
« On vous donne l’adresse électronique d’une personne plutôt qu’une adresse générique comme Info@ ou Recrutement@. Généralement, on vous fournit aussi un numéro de téléphone, alors téléphonez à la personne-ressource et bavardez un peu avec elle », explique Mme Fast.
« De plus, il est beaucoup plus probable – de l’ordre de 80 à 90 pour cent – que l’employeur regarde votre curriculum vitae. Vous devez donc vous assurer que votre curriculum vitae est impeccable », souligne Mme Fast. Il est toujours important d’adapter votre curriculum vitae à l’entreprise que vous ciblez quand vous faites une demande d’emploi, mais c’est encore plus vrai lorsqu’il s’agit d’une PME. « Ces employeurs m’ont souvent dit qu’un curriculum vitae générique ne les intéresse pas. Il faut le personnaliser et adapter le curriculum vitae au profil de la compagnie et de l’industrie », insiste Mme Fast. « Ils ne veulent pas seulement connaître vos compétences techniques, mais aussi votre personnalité. »
Une autre façon de recruter
Madame Fast estime que les PME sont moins enclines à passer par les médias sociaux pour recruter. Elles ont tendance à s’en tenir aux courriels et aux télécopies. Toutefois, si une petite entreprise se sert des médias sociaux, c’est probablement un réseau comme LinkedIn.
Les activités de recrutement organisées sur les campus sont normalement un moyen très couru de se renseigner sur le marché de l’emploi, mais ce n’est pas efficace lorsqu’il s’agit des PME, s’accordent à dire Mme Fast et M. Ingles. Elles n’ont souvent qu’une poignée de postes à offrir, et n’ont pas les ressources pour envoyer des représentants à ces activités. Mais elles participent parfois à des salons de l’emploi, explique Daniel Levesque, président de National Job Fair. Il précise que lorsque des PME assistent à ces salons de l’emploi, l’expérience est plus humaine pour les étudiants.
« Souvent…le président est là et s’occupe du recrutement. Donc, si vous parlez au président lui-même, impossible d’aller plus loin pour décrocher un emploi », déclare M. Levesque. Il ajoute aussi qu’un candidat peut être recruté et commencer à travailler beaucoup plus vite dans une PME que dans une grande organisation. « Il n’y a pas beaucoup d’étapes à suivre jusqu’à l’embauche une fois que la première étape du processus d’embauche a été franchie », précise-t-il.
Moins de concurrence
« Je dirais que 90 pour cent des étudiants préfèrent les grandes compagnies, celles qui sont connues, explique Mme Fast. Étant donné que 98 pour cent des entreprises sont des PME, pourquoi continuer à ne penser qu’aux grandes compagnies alors que vous auriez beaucoup plus de chances de décrocher un emploi dans une plus petite entreprise? »
Monsieur Ingles est d’accord pour dire que la concurrence est moins féroce dans les PME et qu’il suffit de creuser un peu pour trouver des offres d’emplois qui n’attirent pas des tonnes de candidats. Le jeu en vaut la chandelle, car il y a beaucoup d’avantages à travailler dans une PME. « Il y a des avantages uniques. Dans beaucoup de cas, les fonctions sont plus variées, car vous avez un plus grand éventail de tâches et de responsabilités », explique-t-il.
Madame Fast est d’accord : « Les employés ont l’occasion de développer des compétences et de devenir plus « commercialisables ». C’est l’une des meilleures décisions que pourrait prendre un nouveau diplômé. »
Par Jordan Adams
Jordan Adams est titulaire d’un diplôme en journalisme de l’Université Carleton.