L’environnement : un secteur méconnu, mais dynamique
Publié le 13 avril 2018Traitement des eaux, analyse de la qualité de l’air, décontamination des sols ou encore gestion des matières résiduelles, l’environnement est un jeune secteur en pleine croissance qui offre des opportunités variées et nombreuses aux nouveaux arrivants au Québec.
Il comprend plus de 65 000 emplois au Québec dans les organisations dont l’environnement est au cœur des activités. Des entreprises, notamment minières, recrutent également des travailleurs spécialisés en environnement.
En tout, EnviroCompétences, le comité sectoriel de la main-d’œuvre de l’environnement, répertorie environ 85 types de métiers différents dans ce domaine. « Les domaines des matières résiduelles et de l’assainissement de l’air vivent une pénurie importante de main-d’œuvre, car les programmes de formation sont peu nombreux, explique Dominique Dodier, directrice générale d’EnviroCompétences. La demande de travailleurs est également forte dans le secteur de l’eau. »
Avis aux immigrants peu ou pas diplômés, certains de ces emplois sont accessibles sans diplôme. « Les postes de chauffeur éboueur sont difficiles à combler alors qu’ils offrent un salaire de 60 000 $ par an et ne demandent pas de diplôme particulier », précise-t-elle.
Apprendre la réglementation locale
Malgré ce contexte prometteur, les nouveaux arrivants qui souhaitent travailler en environnement se retrouvent souvent confrontés aux problèmes de la reconnaissance des diplômes et de l’autorisation d’exercer.
En effet, les ingénieurs en environnement doivent se conformer aux exigences de l’Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ) qui contrôle l’accès à la profession. Cette procédure est souvent longue et fastidieuse. Quant aux chimistes, ils doivent également obtenir un permis auprès de l’Ordre des chimistes du Québec. Un processus « plus facile que celui de l’OIQ », selon Dominique Dodier.
Autre obstacle à surmonter pour les nouveaux arrivants : remédier à leur connaissance souvent insuffisante de la réglementation québécoise en matière d’environnement. « C’est le principal défi pour eux », souligne Dominique Dodier. Pour connaître les règlements environnementaux en vigueur au Québec, la solution est d’aller chercher des formations dans le domaine. Le site de Réseau-Environnement recense d’ailleurs les journées de formation proposées à travers la province.
Cap sur les régions
Si Montréal regroupe la plus forte proportion des emplois en environnement de la province, la métropole québécoise est moins touchée par la pénurie de talents. Partir s’installer en région s’impose donc parfois. « C’est un beau tremplin pour les personnes qui viennent d’arriver au Québec », affirme Mme Dodier.
Un avis que partage Hamane*, une jeune Marocaine venue au Québec pour étudier en biotechnologie à l’Université de Sherbrooke. Une fois son baccalauréat en poche, elle a déménagé à Montréal. « Le marché est saturé là-bas, alors c’est difficile de se trouver un premier emploi, surtout pour les immigrants », a constaté celle qui a vu des titulaires de doctorats occuper des postes de techniciens.
C’est auprès d’une petite municipalité de la Côte-Nord que cette spécialiste de la qualité de l’eau a décroché un contrat. « Je dis à mes amis de Montréal de venir en région, car il y a des emplois et la qualité de vie est bonne. »
Côté salaire, ce sont les emplois offerts par les entreprises minières, en région, qui sont les mieux rémunérés. D’ailleurs, Hamane travaille désormais pour une exploitation minière de la Côte-Nord en tant que conseillère en environnement. « Beaucoup de mines sont situées dans des régions très isolées, tempère Dominique Dodier. Les conditions de vie et de travail sont particulières. Souvent, les employés alternent entre une dizaine de journées de douze heures de travail et une semaine de congé. »
* Le prénom a été modifié.