Les chemins et les raccourcis de l’immigration
Publié le 28 janvier 2016Intéressons-nous, à la multiplicité des permis de travail ou encore aux statuts des travailleurs étrangers. Cette réflexion prend toute son importance face à l’engouement de plusieurs jeunes et familles désirant tenter leur chance au Canada pour des raisons souvent liées à des problèmes économiques. De nombreux témoignages dans différents médias et forums spécialisés illustrent parfaitement cette tendance depuis ces dernières années.
Le statut de touriste
Cet engouement amène plusieurs réflexions quant au chemin ou encore aux raccourcis pris par certains, notamment par les ressortissants des pays européens. J’entends par raccourcis notamment le statut de touriste. Avant toute chose, il est important de savoir qu’une personne qui arrive avec un statut de touriste n’a pas le droit de chercher un travail et par conséquent de démarcher les entreprises. D’ailleurs à son arrivée à la douane, la question lui ai posée, si la personne fait mention qu’elle vient chercher du travail, il est fort probable que le douanier la reconduise à l’avion. Le gouvernement considère, à juste titre, qu’il existe des procédures spécifiques pour immigrer.
Au sujet du statut de touriste, notons qu’il y a une différence entre une personne qui a une invitation professionnelle officielle et le touriste qui vient tenter sa chance. La personne invitée est dans la légalité alors que le touriste est dans l’illégalité, et ce, en regard de sa déclaration faite auprès du douanier. Il est d’ailleurs surprenant de constater que le fait de contourner les règles et la loi peut être considéré comme un acte de débrouillardise voire d’héroïsme dans des témoignages de plusieurs forums spécialisés.
Qu’en est-il du permis vacances travail, appelé communément PVT ?
C’est un permis qui permet aux jeunes âgé de 18 à 35 ans de partir pendant un an ou deux ans à l’étranger pour découvrir un pays tout en étant autorisé à travailler. Retenons que ce permis n’est pas un permis pour immigrer. Il a été pensé pour permettre à des jeunes d’avoir une expérience professionnelle à l’étranger. Malheureusement, une partie des demandeurs semble considérer que ce permis est le sésame qui ouvre les portes vers une résidence permanente. Cette confusion amène certaines désillusions tant au niveau de l’entreprise qu’au niveau du détenteur du PVT et occasionne dans certains cas des drames humains.
Pour ce qui est des modalités et critères d’admission pour obtenir le PVT, la sélection s’effectue de manière aléatoire, seul un CV sanctionne l’expérience professionnelle et une lettre de motivation dont la formulation type est facile à trouver dans différents forums destinés au PVT. Ces critères semblent bien insuffisants pour évaluer des expériences professionnelles et la validité des compétences. De plus, les profils ne sont pas toujours en adéquation avec les besoins des entreprises du fait qu’à l’origine ce permis n’a pas été mis en place pour répondre à la pénurie de main d’œuvre.
Le permis de travail ouvert, le permis de travail fermé et le statut de résident permanent
Parmi la multiplicité des permis de travail et statut, notons également le permis de travail ouvert, le permis de travail fermé et le statut de résident permanent.
Le permis de travail ouvert, autorise le détenteur à travailler dans l’entreprise de son choix. Il présente cependant certaines contraintes pour celle-ci. Par exemple, un conjoint d’étudiant peut obtenir le permis de travail ouvert à condition que sa conjointe soit inscrite aux études et qu’elle réussisse sa formation dans les délais contractuels. Dans le cas où la conjointe cesserait ses études, le conjoint perdrait automatiquement son permis de travail ouvert. Cette précarité est un risque pour l’entreprise.
Comparativement, le permis de travail fermé est un permis ou le travailleur étranger est lié à l’entreprise qui a fait les démarches administratives pour le recruter. Ce type de permis permet à l’entreprise de fidéliser le travailleur étranger durant la période entendue dans le contrat de travail.
Quant au statut de résident permanent, l’entreprise n’a pas à faire de démarche spécifique puisque ce statut offre au travailleur les mêmes droits que tout canadien, hormis le fait qu’il ne possède pas le droit de vote.
En conclusion
A la lumière des contraintes que peut représenter le PVT et le permis de travail ouvert, il semble préférable de privilégier le recrutement d’un travailleur étranger détenteur d’un permis de travail fermé ou ayant le statut de résident permanent. Notons que le permis de travail fermé peut déboucher sur un statut de résident permanent, et ce, en respectant la loi et les règles.
Ne dit-on pas qu’une bonne intégration dans une société commence par le respect des règles et des lois établit par celle-ci ?