Une bonne chimie : Les PME offrent un bon cocktail d’avantages aux étudiants en sciences
Publié le 4 février 2013La variété, c’est le piquant de la vie, et les étudiants en sciences qui cherchent une avenue professionnelle intéressante pourraient trouver plus stimulant de travailler dans une petite entreprise.
Dans beaucoup de domaines, les petites et moyennes entreprises (PME) offrent aux diplômés entrant sur le marché du travail davantage de possibilités que les grandes compagnies. Le travail y est généralement plus varié et moins répétitif, les horizons de formation et d’expérience professionnelle sont donc plus vastes. Les jeunes travailleurs trouvent aussi qu’ils ont plus de prise sur les activités courantes d’une petite entreprise.
Bruce McLeod est vice-président des ressources humaines de Bioniche Life Sciences, une société biopharmaceutique canadienne comptant 240 employés dans trois différents pays. Ses employés, dit-il, trouvent très avantageux de travailler pour une petite société. « Nos employés nous répètent souvent que grâce à notre taille, il y a beaucoup d’occasions de participer à plusieurs aspects des opérations », ajoute M. McLeod.
Avantages en entreprise
Bioniche fait de la recherche, du développement et fabrique des produits destinés aux marchés de la santé humaine ou animale, ses employés doivent donc déployer une vaste gamme de compétences. Monsieur McLeod ajoute que les grandes entreprises exploitant ces marchés ont généralement des rôles bien définis, voire spécialisés. « Dans les plus petites compagnies, vous avez la chance de pouvoir endosser plusieurs rôles, et de recevoir une formation dans une variété de domaines liés à votre secteur d’activité », dit-il.
Bioniche embauche souvent de jeunes bacheliers issus d’une vaste gamme de programmes d’études. Les candidats peuvent être embauchés pour un poste technique ou de gestion, mais ils peuvent appliquer leurs compétences à plusieurs choses, de l’assurance de la qualité à la fabrication d’un produit. « Nous croyons fermement à l’importance de promouvoir les gens travaillant déjà au sein de l’entreprise, par conséquent, lorsque nous embauchons quelqu’un, nous ne pensons pas seulement aux besoins immédiats d’un poste, mais également à l’avenir », précise M. McLeod.
Beaucoup de diplômés en sciences pourront acquérir une variété de compétences au sein d’une PME, car on leur confiera probablement plus d’une tâche, explique Mandi Crespo, étudiante en sciences et agente d’aide à la réussite à l’Université Carleton. « C’est fantastique pour un nouveau diplômé d’avoir une expérience variée, car cela peut un jour déboucher sur une profession en particulier », ajoute-t-elle.
Beaucoup d’étudiants en sciences choisissent de faire des études supérieures, mais Mme Crespo estime que les étudiants dont les résultats sont élevés trouveront tout de même beaucoup d’occasions intéressantes sur le marché du travail, surtout dans de petites entreprises. Dans les PME, les employés débutants ont généralement plus d’occasions de rencontrer les cadres supérieurs. « Bien des gens ont vraiment l’impression qu’ils sont davantage en contact avec ce qui se passe dans l’entreprise et qu’ils ont leur mot à dire », ajoute Mme Crespo. Ce type d’interaction, conjuguée au fait que les effectifs sont plus petits, peut aussi donner aux employés une chance de gravir plus rapidement les échelons de l’organisation.
Toutefois, il peut également y avoir des inconvénients à travailler dans une PME. Madame Crespo souligne que, dans certains cas, il peut être plus risqué d’intégrer une PME, car la rémunération ou les avantages sociaux y sont moindres que dans une grande organisation. Les plus petites compagnies n’ont pas toujours les ressources nécessaires pour offrir aux employés des avantages sociaux ou des plans de retraite intéressants.
Les diplômés en sciences choisissent généralement de faire carrière au sein du gouvernement, dans le système d’éducation ou dans le secteur privé, explique Fred Michel, professeur en sciences environnementales à l’Université Carleton. Ceux qui désirent intégrer le secteur privé et travailler dans une PME doivent choisir parmi des centaines de petites entreprises de consultation partout au pays, dit-il.
« Contrairement au milieu qu’offrent les grandes entreprises bien établies, les petites entreprises ont tendance à être plus souples quant au type et aux heures de travail », affirme-t-il. Elles permettent aussi d’être plus autonome; dans une grande entreprise, vous êtes une personne parmi tant d’autres au sein d’équipes importantes.
Les étudiants en sciences environnementales ont un avantage de plus dans ces milieux de travail, car c’est un programme d’études plus interdisciplinaire qu’un programme traditionnel de sciences, explique M. Michel. Ainsi, les étudiants peuvent assimiler des connaissances sur différentes matières, ou exceller dans une variété de postes une fois sur le marché du travail.
Toutefois, M. Michel exhorte les petites entreprises à être plus dynamiques lorsque vient le moment de gagner des contrats et de prospérer. Si elles ne le font pas, elles risquent de passer par des périodes creuses quand le travail arrive au compte-gouttes, et les employeurs peuvent alors décider de réduire les heures de travail. « Tant qu’il y a du travail, ça va. Mais quand les activités ralentissent, les petites entreprises ont la vie dure », ajoute-t-il.
Quel que soit l’endroit où les diplômés en sciences atterrissent, Mme Crespo les encourage à d’abord prendre de l’expérience en recherche, par exemple en faisant du bénévolat dans un laboratoire sur le campus, car beaucoup d’employeurs sont à l’affût de ces compétences-là. Elle suggère également aux étudiants de travailler leurs compétences en rédaction s’ils veulent être concurrentiels dans le milieu de travail; pour ce faire, ils peuvent par exemple suivre un cours intensif en rédaction. « La rédaction pourrait vraiment les aider à décrocher un emploi. Il y a beaucoup de possibilités en rédaction technique et scientifique », signale Mme Crespo.
Dans l’ensemble, les employeurs veulent des étudiants fiables, se livrant à des activités parascolaires et qui récoltant de bonnes notes. Madame Crespo conclut ainsi : « Les employeurs veulent des gens qui savent trouver un équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée, et qui peuvent obtenir de bonnes notes tout en se livrant à d’autres activités. »
Par Laura Jakobschuk
Laura Jakobschuk est étudiante en journalisme à l’Université Carleton.