Rentrée VS COVID-19 : quel impact sur le télétravail?
Publié le 3 septembre 2020En temps normal, le mois de septembre est une période de stress, de changements et d’adaptations. Cette année, la rentrée est davantage préoccupante à cause de la pandémie de COVID-19. Nous tenterons dans cet article d’expliquer l’impact de la rentrée sociale sur le télétravail.
Vous avez pu le remarquer, c’est tout le monde qui est en mode adaptation pour ce retour de vacances. Les universités et les différents établissements d’enseignement proposent des cours à distance, les employeurs gardent leurs employés en télétravail et les écoles proposent plusieurs aménagements pour assurer la sécurité des enfants. Dans toute situation particulière, nous tentons de nous créer une norme acceptable à suivre.
Les Canadiens prêts pour le télétravail après la rentrée
Parmi ces normes, le télétravail auquel les jeunes travailleurs canadiens semblent s’habituer au fil du temps. Ils sont plus de 60% à se dire prêts à poursuivre le travail de la maison s’ils sont obligés. Le quart de cette catégorie de travailleurs a peur d’un retour immédiat au bureau. Il semblerait qu’une alternance entre télétravail et présence au bureau soit un bon compromis en ces temps de pandémie.
Au Québec, la même tendance est observée. Un sondage récent montre que la popularité du télétravail ne cesse de croître avec l’usage. Ainsi, au début de la pandémie, ils étaient 45% à se dire prêts à continuer le travail de la maison après la pandémie. Cette proportion est passée à 75% à la mi-juillet.
D’un autre côté, les entreprises doivent être en mesure d’assurer la santé et la sécurité de tous les employés dans le cas d’un retour au bureau. Nous remarquons d’ailleurs que le retour des fonctionnaires n’est que partiel pour le moment. Même chose pour les employés du secteur privé. Beaucoup d’entreprises ont choisi de reporter le retour au bureau à 2021.
Tout n’est pas rose en télétravail
L’engouement pour le télétravail n’enlève rien au stress et à l’isolement qu’il peut engendrer. De nombreux employés affirment perdre le sentiment d’appartenance qui les lie au travail. D’autres se sentent isolés socialement et professionnellement. Pour beaucoup d’entre nous, le lieu de travail est une bouffée d’oxygène qui nous permet d’échanger des discussions et des moments de convivialité qui ne peuvent exister dans un bureau virtuel. Un véritable casse-tête pour les gestionnaires des ressources humaines.
Il y a aussi l’enjeu de la concentration en télétravail. Nous avons tous eu une journée sans motivation, avec une incapacité d’effectuer les tâches souhaitées. On est dérangés par des éléments de notre foyer, nous manquons d’énergie et nous avons besoin de prendre un bon bol d’air frais.
Nous avons dû essayer plusieurs techniques de concentration, de nous réorganiser un agenda réaliste, de délimiter notre espace de travail pour limiter l’intrusion du travail à la maison (et l’inverse). Nous avons mis une croix sur l’ergonomie que pouvait nous offrir notre bureau. Heureusement, des solutions d’adaptation existent pour limiter tous ces impacts.
Quel arrangement convient le mieux aux employeurs?
On ne va pas se mentir, si vous n’étiez pas en télétravail avant la pandémie, votre employeur ne se voyait peut-être jamais vous offrir cette option de travailler de chez-vous.
La crise de la COVID-19 a obligé la plupart des employeurs à s’adapter et à accepter de garder leurs employés à la maison. Plusieurs raisons évidentes comme l’obligation de garder les employés en santé et en sécurité durant cette période sont en cause.
Toutefois, cette situation a été bénéfique pour de nombreuses entreprises, plus efficaces en temps de confinement. Cette efficacité semble mitigée selon les secteurs et le degré d’habitude des entreprises.
Un constat mitigé
Les Comptables Professionnels agréés du Canada préfèrent parler d’un goût doux-amer pour les employeurs. L’incapacité de surveiller et d’avoir une idée globale de l’état d’avancement d’un projet, un doute sur le sérieux des employés… peuvent être des sources d’inquiétude pour les gestionnaires. Il y a aussi l’enjeu de la sécurité des données et l’incapacité de gérer une telle transformation numérique induite par le télétravail. Un sondage fait état de la moitié des entreprises qui ne seraient pas prêtes à maintenir leurs employés en télétravail.
D’un autre côté, la perte de motivation des employés, la disparition du sentiment d’appartenance à l’entreprise et la détresse psychologique des employés sont des enjeux importants que certains employeurs ne maîtrisent pas dans un contexte de télétravail.
Le côté doux du constat, c’est que beaucoup d’employeurs pourraient faire des économies en gardant leurs employés à la maison. Ainsi, les frais de location de bureaux diminuent, s’ils ne disparaissent pas. Surtout dans les grands centres urbains, comme Montréal et son administration municipale qui a décidé de garder près du tiers de ses employés en télétravail même après la pandémie.
On se dirigerait donc vers un mode hybride de travail. Quelques jours de travail au bureau quand nécessaire et d’autres à la maison. Pour les prochains mois, c’est selon l’employeur et sa capacité à gérer les impacts du télétravail.
Pour finir…
L’impact de la rentrée en temps de pandémie sur le télétravail semble se dessiner peu à peu. Côté employés, nous sommes prêts à garder ce mode de gestion de travail, soit à temps plein ou sinon le garder à notre convenance. La proportion de personnes qui ne veulent plus entendre parler du travail à la maison est minoritaire.
D’un autre côté, la moitié des employeurs n’est pas prête à rester en télétravail dès la levée des restrictions sanitaires. Cette donnée sera déterminante dans le match qui opposera les employés à leurs employeurs. On devrait s’attendre à ce que les offres d’emploi fassent de plus en plus mention au télétravail ou à un mode hybride comme un des avantages offerts. Ainsi, les gestionnaires RH pourraient attirer les candidats les plus exigeants, en plus d’autres avantages sociaux.