Retour aux études à 35 ans : faites-vous confiance!
Publié le 14 mars 2016Début 2012, ma carrière s’effondre. Trois ans passent. Trois ans à essayer de trouver ma place dans la société, trois ans à me chercher en tant qu’entrepreneure, trois ans pendant lesquels chaque jour me paraissait vide de sens.
Été 2015, je fais le grand saut, je bouge, je lâche tout et je franchis la ligne de départ pour le plus long marathon de ma vie. Université, me voilà!
Oui, oui, 36 ans, 2 enfants, très en couple, athlète amateure, impliquée dans la communauté, un agenda toujours très chargé. Disons que reprendre des études a une signification particulière, je me paie ce luxe de pouvoir choisir mes désirs.
Me voilà donc aux cours compensateurs, pleine d’espoir et d’enthousiasme à l’idée de me voir obtenir une maîtrise en nutrition dans 7 ans. Folie, inconscience, peut-être, mais une chose est certaine : retourner sur les bancs d’école après une vie professionnelle est une expérience singulière.
Évidemment, ce nouveau défi me stimule, mais il y a une part de stress et d’embûches. Il faut être conscient des difficultés que cela comporte. Cela nous oblige à puiser dans nos expériences professionnelles, à analyser nos besoins matériels et à nous assurer de ne pas négliger la famille (ce qui est tout à fait possible). On n’a pas la même vie ni les mêmes obligations à 18 ans, 30 ans ou 50 ans.
Une partie de ma vie professionnelle, à travers certaines tâches routinières et pas toujours excitantes, avait fini par favoriser une inhibition de mes neurones (enfin, c’est ce que je croyais). J’avais l’impression que mes capacités intellectuelles ne seraient plus les mêmes. Est-ce que je suis capable d’écrire une rédaction de plus de 100 pages? Est-ce que je suis encore apte à mémoriser les informations? J’étais très peu confiante en mes aptitudes à l’apprentissage et en mes méthodes d’études.
Comment j’ai survécu à mon retour aux études
Il est clair que je devais mettre de côté ce besoin d’être la meilleure, d’être parfaite, d’être performante. Ce qui me poussait sans aucun doute à la procrastination (perfectionnisme, peur de l’échec et refus de l’autorité dû à mon côté entrepreneur). Il a fallu que je retrouve une méthodologie d’apprentissage, que je fasse abstraction des résultats et de l’échec. Il est très important de respecter ses limites, d’aller chercher les ressources nécessaires et de laisser de côté cet orgueil mal placé pour ainsi accepter de l’aide.
C’est ma première session et déjà je peux vous assurer que j’ai eu raison de faire confiance à ma petite voix intérieure. C’est une grande satisfaction personnelle et intellectuelle. Je retrouve cette motivation, cette force, cette volonté qui jadis avaient fait de moi une entrepreneure accomplie. Je m’offre le cadeau de faire de ma passion une carrière et le sacrifice des années à venir est très peu cher payé pour enfin être en mesure de faire une différence dans la vie des gens. Il faut s’accrocher à ses désirs, à ses valeurs profondes. J’espère ainsi être un modèle de persévérance pour mes proches. Cela va avoir des résultats considérable dans ma recherche d’emploi.