Vaincre la grisaille d’automne
Publié le 30 novembre 2015Novembre, c’est le mois de la moustache, le mois du souvenir, le mois du coquelicot. Novembre, c’est aussi le mois de la grisaille d’automne, les jours qui raccourcissent et le soleil éclatant qui annonce la dure réalité du retour de l’hiver. C’est un mois qu’on associe facilement à la déprime saisonnière. C’est un défi pour le pep, l’entrain et le dynamisme au travail comme dans la vie personnelle. On ne peut cependant pas attribuer la faute de tous ces maux à un mois, ses prévisions météo pour se laisser aller à la déprime.
Je vous raconte l’histoire d’Antoine, un jeune diplômé en administration reconnu pour son aplomb, sa vivacité et qui réussit tout ce qu’il touche. Avec ses quelques années d’expérience en gestion, il a tout récemment été promu à un poste supérieur en gestion. Depuis peu, lui et son équipe traversent une période de turbulence. Le climat se détériore. La déprime gagne du terrain et le leadership du jeune gestionnaire est mis à dure épreuve. Antoine n’est pas très à l’aise avec la situation. Fatigué, stressé, il croit que la grisaille de l’automne est responsable de tous les maux qui les affectent. Il sent ses pieds glisser dans le vide et il n’a pas l’intention de sauter d’un avion sans avoir enfilé son parachute. Antoine cherche ses repères, à prendre pied solidement. Il ne peut rester à ne rien faire, à attendre.
Antoine, la météo peut influencer les choses, mais ça n’explique pas tout. As-tu fait un état de la situation? Qu’est-ce qui peut expliquer ton humeur, ta fatigue et ton stress?
Antoine s’est mis à réfléchir et à observer son quotidien. Il a vite constaté que l’épuisement n’était pas sa meilleure option pour relever son défi. Dans un premier temps, il a passé en revue son occupation du temps. Il a décidé de penser à lui en se réservant du temps de qualité pour recharger ses batteries. Il a réparti quelques petites périodes de congé ici et là pour se permettre de couper le rythme effréné. Il a aussi pris la résolution de s’accorder une pause quotidienne et de profiter de ses diners pour entretenir son réseau de contacts. À partir de maintenant, Antoine y voit plus clair et se sent prêt travailler sur son efficacité. Il envisage même de l’aide externe.
Curieusement, je ne me suis jamais senti aussi seul que depuis que je suis à la tête d’autant d’employés !
Pour certains, cette solitude est plus ressentie que pour d’autres. Les responsabilités, le « vertige des hauteurs hiérarchiques » demandent une certaine période d’adaptation. Est-ce une question de carapace, d’expérience, de réseau, de soutien de son entourage? D’ici à ce que cette solitude se transforme en liberté de gestion, il existe différentes ressources auxquelles se référer au besoin. L’invincible Antoine ne pensait pas en avoir besoin, du moins pas aussi rapidement.
As-tu pensé à en discuter avec une personne de confiance autour de toi? Un oncle, une cousine, des amis? Y a-t-il quelqu’un de significatif à tes yeux avec qui tu pourrais en discuter?
Modèle pour Antoine, son oncle est un homme d’affaires connu et respecté, à la tête d’une grande organisation. « Prends soin de choisir tes conseillers, tes complices », lui a-t-il dit un jour en précisant qu’il vaut mieux éviter d’étaler ses fragilités à n’importe qui. « Choisis tes alliés. Dans un milieu compétitif, peuvent se cacher des rivaux ! » Antoine va prendre soin de bien évaluer toutes ses options. Il va regarder dans son entourage tout entier. Il devrait y trouver un bon soutien. A-t-il songé à travailler avec un coach ou à rechercher d’un mentor? Les grands sportifs le font pour être plus efficaces, pour améliorer leurs performances, surmonter les difficultés et bénéficier des meilleures pratiques en vigueur. Choisir une personne accréditée combinant expérience et formation appropriée serait une option très intéressante.
Vérifie avec ton employeur s’il existe un programme de coaching pour t’accompagner dans ta démarche. Sinon, serais-tu prêt à investir dans ton bien-être et ta carrière?
Antoine a fait appel à un coach. Il a intégré des activités physiques à son agenda et a développé un réseau de contacts professionnels solide avec qui il apprend et partage ses idées. Il a eu la chance de trouver un groupe de codéveloppement professionnel qui lui convenait. Il y boit littéralement les paroles de collègues expérimentés. Pour lui et ses employés, il a mis bien en évidence les coordonnées du PAE, le programme d’aide aux employés afin d’y recourir au besoin. Ce service de consultation est offert en toute confidentialité par des professionnels soumis à un code de déontologie. Ils sont disponibles pour des problèmes de relations professionnelles, de manque de motivation, de violence ou de harcèlement, d’épuisement professionnel (burnout), de difficulté d’adaptation au travail, de difficultés familiales et conjugales, des problèmes de dépendance à l’alcool, aux drogues, au jeu compulsif ou encore de problèmes psychologiques plus sérieux. Maintenant que tous connaissent ces services, ses employés l’assurent qu’ils n’hésiteront pas à y recourir au besoin.
Aujourd’hui, Antoine se sent beaucoup mieux. Il a demandé du soutien, a obtenu de l’accompagnement et peut maintenant compter sur un réseau pour l’appuyer. Son équipe et lui-même ont retrouvé le sourire. Ils se sentent plus outillés pour affronter le quotidien. Alors qu’il n’y voyait que le vide, Antoine a trouvé son parachute et en est ressorti plus fort.
Ne perdez jamais espoir. Comme le dirait une certaine Mme Bombeck, « Si la vie est un jardin de roses, qu’est-ce que je fais dans les patates? » Sachez vous entourer et n’hésitez pas à obtenir de l’aide si le besoin se fait sentir. Car après la pluie, vient le beau temps et comme dirait l’autre, après novembre, c’est le mois de décembre. Très bientôt, ce sera le temps des fêtes, des réjouissances et du partage. Je vous en souhaite de très joyeuses et encore une fois, beaucoup de bonheur.