Lana Wilhelm reçoit le prix d’excellence pour les femmes en foresterie

September 25th, 2024

Lana Wilhelm reçoit le prix d’excellence pour les femmes en foresterie

Le 18 septembre, Lana Wilhelm, directrice, Relations avec les Autochtones du Groupe Papier Excellence, a reçu le prestigieux prix d’excellence pour les femmes en foresterie de l’Association des produits forestiers du Canada (APFC). Elle nous fait part de son histoire et de ses réflexions sur le fait d’avoir remporté ce prix.

Avez-vous toujours travaillé en foresterie? Qu’est-ce qui vous a attirée dans le secteur de la foresterie en premier lieu?

Lorsque j’ai commencé à planter des arbres au début de la vingtaine, j’ai découvert ma passion pour la foresterie dans les blocs de coupe éloignés de l’Ouest. Cette passion s’est transformée en amour quand j’ai travaillé dans la recherche sur les sols et l’écologie, puis dans la planification de l’utilisation des terres dans l’archipel Haida Gwaii.  Mon apprentissage des valeurs culturelles des Premières Nations côtières sur le terrain a alimenté ma vision de la façon dont je voulais faire partie d’une industrie forestière qui travaille en collaboration. C’est cet esprit d’intendance qui m’a amenée à travailler avec les communautés autochtones. J’aime tisser des liens entre la culture autochtone et la science occidentale; tout le monde y gagne. En fait, c’est en tissant des liens que j’ai commencé ma carrière et cela oriente encore mon travail aujourd’hui.

Le prix d’excellence pour les femmes en foresterie de l’APFC reconnaît la contribution et le leadership de femmes travaillant dans notre secteur. Les lauréates sont choisies pour leurs qualités de leadership, d’innovation et d’engagement au sein de notre industrie. Qu’est-ce que le fait de recevoir ce prix représente pour vous?

Je trouve que la reconnaissance par vos mentors et vos pairs de l’industrie forestière est très importante. Je fais partie de l’industrie forestière canadienne depuis près de trente ans et je suis très fière de ce que l’industrie continue de réaliser. Le fait de recevoir une telle reconnaissance de ce groupe de gens me touche énormément.

Pourquoi les relations avec les Autochtones sont-elles importantes pour vous?

Il est primordial de voir au-delà de l’idée que c’est la bonne chose à faire du point de vue moral ou de la gestion des risques. Les entreprises peuvent tirer parti des connaissances approfondies et des compétences uniques des peuples autochtones dans des partenariats complexes. Il est essentiel de reconnaître cette valeur et de mettre en place des politiques d’emploi et d’approvisionnement durables à long terme qui favorisent le changement pour tout programme de relations avec les Autochtones. C’est précieux pour moi et pour notre secteur dans son ensemble.

Pouvez-vous donner un exemple d’un travail ou d’un projet dont vous êtes particulièrement fière?

Deux travaux me viennent à l’esprit. Au début de ma carrière, à l’époque où la consultation n’était même pas encore inscrite dans la loi, j’ai travaillé avec les gardiens du savoir autochtone pour intégrer leurs valeurs à la planification forestière. J’ai fait face à une énorme résistance de la part des titulaires de permis de l’époque, et cela a certainement eu une incidence sur mes options de carrière à ce moment-là. Je serai toujours fière d’avoir défendu mes convictions aux côtés des aînés. Plus récemment, mon rôle de responsable dans la création du début à la fin d’un programme de relations avec les Autochtones au sein du Groupe Papier Excellence a été extrêmement gratifiant. C’est un grand exemple de travail d’équipe, et tout le monde n’a pas ce genre d’occasion dans sa carrière.

Vous présidez actuellement le nouveau comité directeur intégré des relations avec les Autochtones. Qu’avez-vous appris de cette expérience?

La présidence du nouveau comité directeur intégré des relations avec les Autochtones m’a fait apprécier la résilience et la bienveillance dont font preuve mes collègues de l’industrie forestière canadienne. On pourrait croire qu’il y aurait beaucoup de différences puisque nous exerçons nos activités dans des régions complètement différentes du Canada qui ont une histoire et une écologie très différentes. Pourtant, nous trouvons toujours des points communs et je trouve que nous plaçons toujours la barre très haut.

L’industrie forestière canadienne n’est pas parfaite. Nous réussissons à avoir des conversations difficiles à propos des espèces en péril comme le caribou, de la réconciliation avec les Autochtones et de la gestion des forêts anciennes. Nous faisons face à beaucoup de défis, et les conversations peuvent être lentes et compliquées. Cela demande beaucoup de courage.

Pouvez-vous me donner un exemple concret de réconciliation qui vous a touchée?

J’ai vu des employés horaires d’une usine faire l’exercice des couvertures avec des experts culturels autochtones et c’était assez percutant. Ces employés travaillent à fabriquer de façon sécuritaire de la pâte, du papier et des produits de bois massif qui répondent aux attentes des clients. C’est leur objectif. Le fait qu’ils participent de leur plein gré à une formation culturelle sur un sujet si sensible montre que le personnel de l’industrie forestière veut apprendre et comprendre ce que signifient la vérité et la réconciliation, et assumer la responsabilité d’apprendre l’histoire de la colonisation. 

Que voudriez-vous dire aux personnes qui envisagent une carrière en foresterie axée sur les relations avec les Autochtones?

Il existe une énorme occasion de remettre en question la politique de la bonne foresterie d’un point de vue social et environnemental. Au sein de l’industrie, il y a une réelle capacité et une volonté de continuer à apprendre et à croître.

L’industrie offre également un parcours de carrière très dynamique. Vous pourriez commencer par travailler dans un secteur de la foresterie qui est très technique et avoir une tonne d’occasions inattendues. J’ai été planteuse d’arbres, puis chercheuse sur les sols et l’écologie, puis j’ai conçu des blocs de coupe et des zones protégées de valeur culturelle pour une stratégie de 1000 ans des Premières Nations sur le cèdre. Entre-temps, j’ai travaillé dans d’autres provinces à la gestion des travaux d’entrepreneurs autochtones dans le domaine de la construction et de la remise en état de routes. C’est une carrière qui peut vraiment vous amener dans toutes les directions, ce qui est excitant. Dans une carrière en foresterie, la seule limite est votre imagination.